Compte rendu de séances en zoothérapie

   

Compte rendu séances de zoothérapie d'un adolescent, troubles psychiques. 

Cette rentrée semble compliquée pour Y qui me paraît vouloir se démarquer du groupe, je le sens partagé entre l’envie d’être « adulte » et celle de rester un enfant.

Les premières séances furent agitées puis,pour Jean-Philippe qui me parai peu à peu, il se rassemble, il lui est possible de se concentrer de mieux en mieux.

Au fil des séances, je constate qu’il est en recherche de relations affectives de façon régressive. Il se sert maintenant volontairement seul de l’animal pour s’apaiser, gère ses émotions en fonction de la situation.

Une relation de confiance et de respect se crée entre lui et moi, qui permet à Y d’ouvrir le dialogue et de me livrer des éléments sur ses problématiques (peur, maturité sexuelle...) Il verbalise la chance qu’il a de vivre dans sa famille d’accueil, les circonstances dans lesquelles vit sa maman, fait des comparaisons pertinentes… On aborde le but de sa venue à l’IMA ce qui le met face à la réalité avec plus de facilité que l’année dernière.

Certains comportements des animaux face à son agitation démesurée lui ont permis de transposer la situation en  inversant les rôles, cela amène une compréhension de l’émotion.

Je constate l’apparition d’un comportement d’entraide depuis quelques séances, ce qui le prépare à un travail en groupe qui est encore difficile.

Je trouve qu’il écoute les consignes de façon appropriée, tient compte des remarques et observations que je lui fais.

Il observe beaucoup le comportement des animaux ainsi que l’environnement.

Je note une grande évolution de prises d’initiatives et d’organisation de sa part, en effet, notamment  lors de l’entretien des  box qu’il s’applique à effectuer avec insistance. Ce besoin de nettoyage pourrait-être lié à un évènement qu’il aurait besoin d’éliminer de sa vie ?

Il se sent par ailleurs très valoriser d’entretenir, seul maintenant, le box des chevaux.  Il développe un sentiment de responsabilité envers l’animal.En revanche le partage, le travail en groupe surtout dans des petits espaces reste compliqué et à travailler.

  

Compte rendu des séances de zoothérapie d’un enfant, retard et trouble du dévellopement.

Lors des premières séances  X me semble très attentif et dans la découverte de nouveauté. L’utilisation de la laisse a l’air de l’angoisser, le lien d’attachement/détachement lui pose à priori problème. Les changements et transitions entre plusieurs activités sont compliqués.

Au bout de quelques séances il exprime bien ses souhaits avec son corps et rentre dans une opposition plus marquée. Les ouvertures et fermetures de portes sont difficiles et angoissantes pour lui (séances avec le chenil, la maisonnette des cochons d’Inde) ainsi que les contenants qu’il cherche rapidement à remplir. Il a besoin d’être contenu mais pas trop car se sent vite en situation intruisive. Au niveau préemption quelques progrès apparaissent et il arrive presque seul à tenir et manipuler une brosse de soin. X s’apaise beaucoup mieux en observant les animaux et la nature qu’en étant « en action de ». Il se sent par ailleurs très valorisé et en confiance avec le poney Risketou avec lequel une relation affective se crée, il s’allonge complètement en arrière sur sa croupe avec aucune crainte. La dispersion dans les grands espaces reste encore compliquée à gérer.

Certaines séances se passent très bien, il accepte plus facilement le cadre et les consignes, nettement quand l’activité est « nouvelle ». J’ai aussi constaté que les endroits plus étroits et délimités sont beaucoup plus abordables pour lui (ex : il apporte une brindille d’herbe dans la cage du cochon d’Inde avec des gestes très précis alors que apporter du pain sec dans un vaste pré clos lui est plus compliqué.) Son sourire et ses larmes très expressives sont difficiles à analyser, peur, stress, douleur ou joie ??? Gérer ses émotions reste encore bien compliqué.

Lors des dernières séances X a manifesté de la provocation et très mal accepté les interdits qui ont amené une frustration importante qu’il exprime avec agitation. Par ailleurs ses repères géographiques dans l’espace de l’IMA ont bien progressé.

Plein d’hypothèses sont encore à travailler pour mon regard de zoothérapeute, j’observe aussi un effet miroir avec le groupe, le mimétisme fonctionne bien pour X.  Je pense qu’il sera pertinent de continuer les séances en individuel avec X pour partir progressivement sur le développement de l’autonomie et entrer en relation. Le travail de « prendre soin de » contribuera à ses objectifs au fil des séances dans le temps.

Compte rendu des séances de zoothérapie, service alzeimer.

La présence et l’apparition des animaux captive immédiatement l’attention des résidents.

Certains se contiennent dans leurs émotions et restent distants lors des premières séances puis je constate de fortes interactions très rapidement.

Les séances collectives permettent une redécouverte de l’échange verbal et relationnel qui est bien souvent oublié.

Mme A:

Il est important de stimuler ou réveiller les sens et le toucher pour Mme A. Un travail sur la concentration et l’observation est très bénéfique puisqu’elle accepte volontiers de participer aux séances. Je mets aussi en place un travail sur le langage et l’élocution lui apprenant à donner le bon ordre pour se faire comprendre du chien en utilisant la bonne intonation.

Mme B :

Cette dame montre un investissement émotionnel très important qui ravive la perte de relations affectives laissant place à la solitude. L’évocation de certains souvenirs provoque aussi les pleurs et le chien devient alors un confident apaisant.

Je stimule la maîtrise de son équilibre lors de promenades avec laisse qui la mettent en action et lui apportent du plaisir.

Mme C :

Dès la première séance elle s’investit dans la communication. Le chien devient le thème de discussions.

Un travail sur la mobilité par  mouvements articulaires des mains, poignets est important lors du toilettage, du soin donné au chien, qui reste encore compliqué pour elle mais lui permet de réintégrer des gestes quotidiens oubliés. L’autonomie s’améliore. Je constate une évolution qui perdure de manière positive dans le repérage et la mémorisation (vocabulaire autour du chien, des cochons d’Inde…)

La locomotion et le repère dans  l’espace sont à travailler, je constate que la présence de l’animal apaise son inquiétude mais elle se sent encore en insécurité lors de ses déplacements.

Nous travaillons la logique et la déduction sous forme ludique (devinettes, trouver l’utilité de certains objets, brosse, balles…)

Mme D:

Aucune réaction lors de la première séance, très distante.

En revanche peu à peu un travail de mémoire se met en place et elle s’interroge de plus en plus sur notre présence. Il y a beaucoup d’interactions, un investissement affectif se construit à tel point qu’elle insiste pour acheter les animaux.

Elle investit dans les soins pour lesquels un travail de valorisation personnelle et responsabilisation positive amène Mme D à un grand changement de comportement relationnel.

Le travail de mémoire évolue car elle est en mesure de donner ses nom et prénom, se souvient des animaux et  fournit un gros effort de concentration lors de la réalisation du « puzzle photo »représentant le chien médiateur.

Mme E :

Malgré ses réserves et  sa discrétion lors des premières séances, sa motivation stimule sa rapidité d’élocution qui lui fait dire son nom spontanément à la vue des papiers dans ma main (liste de présence des résidents). 

Elle développe une empathie très positive envers Mme B qu’elle accompagne avec plaisir, ce qui lui amène une valorisation et responsabilisation très positives. 

Elle apprécie de se mettre en action ce qui lui permet de sortir de la passivité en atteignant  des objectifs. Les jeux de lancer de balles entretiennent la mobilité des articulations, l’équilibre ainsi que l’adresse et coordination en amenant un échange, de la coopération, du rire et l’acceptation de la frustration face au refus de l’animal (=tolérance et respect).

Le réveil de sens lui apporte un apaisement affectif dans lequel elle se laisse aller peu à peu.

Mme F :

Amélioration de la qualité de vie, les bases de l’être humain, aimer et être aimé, ainsi que l’importance de savoir ce que l’on représente pour soi-même et pour les autres.

Elle surmonte sa peur de toucher et approcher les animaux : grande valorisation et satisfaction pour cette dame. Elle démontre un net apaisement et accepte de ne plus être en mouvements en restant assise avec nous. Un travail de communication commence à peine ce qui amène peu à peu à travailler l’élocution.

Mr et Mme G :

Mme G se contenait, ce n’est qu’à ma dernière visite qu’elle se montra enthousiaste. L’utilisation de la « liste » l’amène à me donner spontanément son nom et prénom ainsi que celui de son mari. Elle me demande même de le rapprocher d’elle ce qui introduit l’échange verbal et émotionnel aveclui. Elle met en place des soins attentionnés envers lui et évoque des souvenirs familiaux; un gros travail de mémoire se met en place.

En revanche Mr G reste très éteint et endormi lors des séances.

Mr H :

Réactions immédiates au lien (laisse/chien) qui réaffirme son désir de mener, d’être responsable de décider. Construit un échange relationnel positif : travaille le langage en utilisant la bonne intonation ainsi que la coordination des mouvements. Le repérage dans l’espace lors de balades en extérieur fait travailler aussi la mémoire (gauche, droite, devant, derrière) et ouvre le dialogue.

Les séances en groupe l’amènent aussi à être galant (ex : il laisse sa place à une dame), ce qui évoque pour lui des souvenirs positifs oubliés et ranime sa confiance en lui.

 

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